Avec ma nouvelle louve ~

Je souris, penaud, et la serra contre moi, dans un geste amical. Enfin, dans un geste qui se voulais amical. Je caressa doucement son bras.

- hé, ce n'est rien.. doucement..

Je m'en voulais de l'avoir mise dans un tel état, et je ne savais pas comment la calmer. Je me mordis la lèvre, et me leva, la laissant sur mon lit, et je m'assis sur ma table de chevet, observant le mur le mur en face de moi. Je poussais un petit soupire, et ferma les yeux. Merde, mais quel idiot je suis.. J'allais la forcer à m'embrasser pour pas perdre la face, je ne suis qu'un imbécile !

- hé, ce n'est rien.. doucement..

Mes doigts finirent par arrêter de trembler, et mon souffle par se stabiliser face à sa peau chaude contre la mienne. Je me sentais un peu idiote. Je me vantais d'être "une grande joueuse", j'étais incapable de laisser partir quelque chose que j'aurais dut offrir depuis bien longtemps. C'était presque comme si je préférais perdre ma virginité que mon premier baiser. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas pleurer, je ne voulais pas souffrir, je ne voulais pas vivre d'histoire d'amour brisée. Enfaîte, je ne voulais pas qu'un homme m'embrasse si c'était pour me laisser tomber après.

Je fixais la couette, sa pureté étincelante sans la moindre tâche et ses plis propres et repassés. Puis je fini par me tourner doucement, prenant soin d'étirer mon cou et posais mon regard ciel sur le jeune homme, qui soupirai, mais qui n'avait pas critiqué mon choix, ni n'avait grogné ou montré une quelconque hostilité. Au contraire, il semblait s'en vouloir.

Me levant doucement, fixais son dos arqué et son profil pensif, avant de l'entourer de mes bras, et poser mes lèvres sur l'arrière de sa tête, très affectueusement.

- Ne t'en veux pas hein, c'est ma faute. Je suis désolée.

Je me tendis légèrement à son contact, et je la laissa faire, sentant la chaleur de son souffle sur ma nuque, la douceur de ses lèvres sur ma peau. Je déglutis, gêné, et je me racla la groge.

- Kim.. ce .. ce genre de contact ne devrais pas avoir lieu entre nous, tu sais.

Je l'étais repris, devenu le maitre de mon esprit et de mon corps. Je me retourna, lui faisant face, mais je ne pus la regarder dans les yeux.

- On devrais aller travailler..

- Kim.. ce .. ce genre de contact ne devrais pas avoir lieu entre nous, tu sais.

Je m'en doutais hélas. Je desserrais mes bras, me reculais doucement, gardant mon sourire habituel, donnant l'exemple, comme toujours.
« Regardes papa, fais comme moi CHEEEESE ! »
Après la mort de ma mère, mon père n'a jamais vraiment souris à nouveau, comme avant. Son visage s'est creusé et sa jeunesse s'est envolée en même temps que l'âme de sa femme. J'ai toujours cru qu'un jour je pourrais le voir rire et sourire, que le temps effaçait la peine.
Mais aujourd'hui encore nous souffrons de mille mots, et nos blessures d'hier ne peuvent guérir par les mots.
Ces éclats de rire finirons un jour par partir, qu'on veuille les garder auprès de nous ou non.

Je le regardais longuement, me levais; plus sage et calme que je ne l'avais jamais été.

- Oui, remettons nous au travail, maintenant.

Je fus légèrement surpris du changement d'attitude, mais ne dis rien, retournant à mon bureau. Je travailla des heures, jusqu'à la nuit tombée, sans manger. J'étais sur une grosse affaire, et je voulais prouver à mon père que j'étais capable de faire de belles choses. Je passa une main dans mes cheveux, et regarda l'heure. 21h. Je ne voyais jamais le temps passer.. J’espérais que Kim ai eu l'idée d'aller à la cuisine demander un plat, sinon la pauvre..
Je me levais, et entra doucement dans la pièce qu'elle occupais.

J'étais donc revenu à ma pièce de travail. le regard dure, plus dure que d'habitude. Concertée sur mon travail je ne m'étais autorisée ni répis, ni sourire, ni soupir. Juste le travail. Je me noyais là dedans dans l'espoir que mes souvenirs ne me remonte pas à l'esprit, mais c'est en voulant éviter quelque chose qu'elle arrive.
Crevée, n'en pouvant plus, le souffle court, je m'étais endormie, la tête dans les documents et le combiné encore posé sur mon oreille.

Je souris en la voyant ainsi, et m'approcha doucement. Je raccrocha le téléphone, et ferma les documents, et la souleva doucement dans mes bras. je ne me sentais pas de descendre tout en bas, je la posa donc dans ma chambre, sur mon lit, et remonta une couverture sur elle, n'osant la déshabiller et la mettre sous la couette.
Puis je me mis en boxer, et m'allongea sur le canapé. Je pris un livre, et lu un peu.

Une odeur délicieuse enveloppa mes narines fortement développée, et je me frottais contre le vide agréable et doux que je sentais sous moi, sans me douter qu'il s'agissait de la couette du lit de mon patron. Je m'étirai doucement, grognais, et entrouvris un oeil. Je mis le coin de l'oreiller dans ma bouche, pour jouer, puis j'ouvris l'autre oeil et découvris la scène.

- Qu..?

Je la regarda, surpris. Voir très surpris. Je clignais des yeux, posant mon livre. Puis je souris? AU début, un petit sourire, mais finalement, je souriant d'un grand et franc sourire. Je m'approcha d'elle, amusé.

- Hm, kim, ce n'est pas un jouet...

Je tira doucement l'oreiller, presque contre elle.

Je vis son sourire, et le lui rendis, j'adorais tout simplement son sourire doux et agréable. Etait-il heureux ? J'avais juré de le rendre ainsi... Mais c'était un drôle de pari... Cependant, je savais que je pouvais le gagner, Ed' était forcément heureux, quelque part, il y aura surement quelque chose qui puisse le faire rire, et j'espérais trouver cette chose.
Mon esprit de chiot m'emporta, et je serrais les mâchoires, résistante, tirant l'oreiller à mon tour, comme un chien qui refuse de donner la balle.

Je la sentis résister, et je ris, tirant un peu plus fort, jusqu'à la faire basculer sur moi. Je ris, et l'observa. Ses oreilles en arrière lui donnant un air de petit chiot adorable..

- On dirais un petit chiot ainsi..

Je ne m'étais pas sentis ainsi depuis longtemps. J'étais heureux. Amusé. Serein..

- On dirais un petit chiot ainsi..

Je ris doucement, agita ma queue dans tout les sens, lâchant enfin le coussin. J'avais le menton sur son torse et je l'observais. Je lu enfin dans ses yeux qu'il était heureux, et une joie intense me vint.

- J'ai réussi ! M'écriais-je.

Je fis mon plus beau sourire, adorable, et le regardais. Il était juste magnifique lorsqu'il souriait, il était juste fabuleux lorsqu'il était heureux....

Je clignais des yeux, et fronçais les sourcils. Je me dégagea, détournant les yeux.

- tu a réussis quoi..?

Je grognais doucement, je ne voulais pas lui donner raison. Je voulais qu'elle me rende encore heureux. Encore et toujours.. Je soupirais, et me leva, m'allongeant de nouveau sur le lit.

- Bon, ok, j'avoue tu a réussis..

Je lui souris, impressionné. Cette fille est extraordinaire..

Je lui tirai la langue en riant, aux anges. Ca me faisais tellement bizarre de le voir sourire, cette image restait dans mon esprit, sans cesse et augmenta ma bonne humeur.

- Bien sûr que j'ai réussie, c'était difficile, d'habitude je trouve toujours ce qui fais sourire ou rire les gens, mais chez vous je n'ai pas trouvé, vous avez souris tout seul... Avouais-je.

Je baissa les yeux sur mon livre. J'avais froid en boxer, mais tant pis. Je me racla la gorge de nouveau, mal à l'aise.

- Et bien.. euh.. c'est toi qui m'a rendu.. heureux.

Je rougis atrocement, mais elle ne me voyais pas, ce qui me détendis un peu. Je n'aimais pas montrer mes faiblesses, c'est très mauvais pour son images et ses relations.

- Et bien.. euh.. c'est toi qui m'a rendu.. heureux.

Je fis de grands yeux en l'entendant. Personne ne m'avais jamais dis ça, pas même mon père. En fait, avec le recule, je me rendis compte que je n'avais jamais été la chose la plus précieuse pour quelqu'un? Pour mon père, c'était ma mère, pour le facteur, sa femme... Cela me rendit un peu triste, j'aurais voulu être importante pour quelqu'un. Même si c'était un peu égoiste, j'aurai voulu être citée en premier dans les paroles de certains, être toujours au courant de tout, savoir plein de chose sur l'autre... Mais jamais, je passais toujours après quelqu'un d'autre, quoi que je fasse, quoi que je dise...

- Edward, qui est la personne la plus précieuse que vous ayiez ?

Je voulais connaitre sa réponse, que je puisse détroner cette personne, m'en sentant pour une fois capable.

- Edward, qui est la personne la plus précieuse que vous ayiez ?

Je l'observa longuement, surpris par sa question. J'aurais pu répondre ma mère, mais ça aurait été faux. mon père? Non, il n'en a rien à faire de moi, ne m'aime pas. Et moi, je l'apprécie tout juste, bien obligé : c'est mon père quand même. Je posa ma tête sur ma main, et inspira un grand coup. Je n'avais personne en fait. J'aimerais tellement avoir une personne sur qui conter, une personne qui m'écoute, une personne qui connaisse tout de moi.. Je soupirais doucement.

- je dirais.. ma meilleure amie d'enfance, que je ne vois plus.

- Edward, qui est la personne la plus précieuse que vous ayiez ?

Je laissais mon sourire s'afficher sur mon visage. Qu'il en vois plus ? Oh je sais que j'en suis capable ! Même si je trouve cela un peu triste, qu'il n'ait personne qu'il aime vraiment.
J'agitais mes bouclettes blondes avant de pointer un doigt face à lui, et d'ajouter d'un ton solennel.

- Alors, ce sera facile Monsieur !

J'hausse les sourcils.

- comment ça facile?

Je me lève, et enfile un T-shirt, cachant mon torse finement musclé. Je baille, fatigué.

Je fis un clin d'oeil entendu et malicieux.

- Vous verrez bien !

Je me levais à mon tour, observant la fenêtre ouverte, levant une oreille.

Je grognais, détestant ne pas savoir des choses. Le savoir, c'ets le pouvoir, la maitrise de soi et des autres..
Je m'allongea sur le lit, lourdement, et l'observa, de dos. Ses hanches fines mettaient en valeur ses jambes longues et musclées, et sa queue blanche était soyeuse.

- Un loup, ou une louve, ça dors la nuit..?

Je contemplais en silence les goûtes de pluie qui faisait se rejoindre le ciel et la terre, créant en moi une certaine sensation de chaleur, dans mon abris, bien au chaud. Je me revoyais en train de suspendre des sauts pour boucher les fuites d'eau face au toit troué de la ferme, et j'entendais encore les "plocs" de la pluie pendant la nuit. Je passais une main sur mes bras glacés.

- Un loup, ou une louve, ça dors la nuit..?

Je me retournais lentement, surprise par sa question, mais ne l'évitant pas.

- Très peu. Pourquoi ?

J'haussais les épaules en toute réponse à sa question. Il faut dire que je l'avais demander sans réfléchir, sans en prendre conscience. Même pas pour meubler le silence, j'aurais été plus fin pour ça. C'était sorti tout seul disons.
Gêné, je me positionna dos à elle, observant avec une attention feinte le plafond. Lisse, sans aucune fissure. Les maçons qui l'ont fait étaient des génies, d'ailleurs..

Je soupirais, et pris mon téléphone.