On est jamais mieux que chez soi! [PV Maelys]

Quelques mois? Non, quelques semaines s'étaient seulement écoulées depuis le départ de la paonne de l'animalerie. Malgré l'évidence, la jeune hybride trouva le temps longs. Depuis son arrivée chez son nouveau maître elle n'avait rien fait de particulier. La plupart du temps, elle essayé d'éviter l'humain. Sauf qu'en cela lui était impossible, car Laï semblait apprécier sa présence contrairement à elle. Cependant, durant tout ces jours, le jeune homme n'avait rien fait de brusque, rien qui puisse faire pleurer l'hybride en tout cas. Et pourtant, pendant la nuit la jeune femme sanglotait encore, cauchemardant, un tas de souvenirs remontant à la surface. Elle avait à peine dormi, mais les journées passées à rien faire l'aidé à ne pas tituber en marchant.
Aujourd'hui ne faisait pas exception, Maelys se réveilla plusieurs fois en sursauts, agitant sa tête de tout les côtés pour voir où elle était. Le cœur dans la gorge et aux bords des larmes, elle se mettait assise genoux contre son visage et pleurait en silence. Elle se torturait l'esprit toutes les nuits sachant que faire.
Vers 05h00 du matin elle se réveilla pour ne plus s'endormir aujourd'hui. Toujours dans la même position elle réfléchissait. Que lui voulait cet humain précisément? Le comportement qu'il avait avec elle était pourtant des plus respectueux, mais la jeune fille y trouvait juste une raison de se méfier en plus. Dans sa tête tout lui disait de faire attention, qu'il était gentil mais qu'il allait se passer quelque chose de terrible, pire encore que ce qui avait déjà pu lui arriver. À cette idée, Maelys frissonna et replongea sa tête entre ses genoux.
Elle resta comme ça plusieurs heures, sans se préoccuper de ce qui pouvait bien se passer autour. Quand elle leva la tête, elle observa la pendule, il était déjà 09h00 passé. En voyant l'heure elle se leva immédiatement, il était déjà si tard. Auparavant, elle devait être prête pour 07h00, principalement debout sur un socle, dans une entrée, un couloir un salon ou autre. Se lever si tôt ne serait pas un problème si elle dormait la nuit. En temps normale Maelys peut se lever à 5h00 tout les jours et être en très bonne forme, mais ses insomnies l'en empêchait.
À présent, elle ne devait pas se préparer pour aller poireauter pendant des heures sur un socle, mais l'idée de se réveiller en retard la mettait mal à l'aise. À la hâte, elle enfila sa tunique, passa une main sur ses plumes pour les remettre en place et dans ses cheveux pour qu'ils soient moins en pagaille. Elle sortie de la chambre prête mais le manque de sommeil se lisait sur son visage. Elle pressa légèrement le pas à la recherche de son maître.
Enfin trouvé elle ralentit en s'approchant prudemment de lui. Il lui adressa la parole, elle ne interrompit d’abord pas puis quand il eut finit elle s'inclina et dit:

- Veuillez me pardonner de mettre levée si tard.

Elle répondit sur le même ton désolé:

- Comme d'habitude maître et je suis reconnaissante que vous m'offriez un lit pour dormir. Et vous?

Dit comme ça, on pourrait croire que ces mots sonnent faux, mais pas du tout. C'était une phrase qu'elle avait l'habitude de répondre dans les rares fois où on lui demandé comment elle avait dormi. En répondant "comme d'habitude" elle ne mentait pas, et ainsi si on ne lui en demandait pas plus elle n'avait pas à mentir en répondant qu'elle avait effectivement bien dormi. En le remerciant, elle lui témoignait sa reconnaissance comme on lui avait toujours apprit. Devant chaque humain elle devait être reconnaissante et les remercier d'être là. À ce moment c'était un mensonge, en rien Maelys ne voulait remercier les humains. Ils avaient anéanti sa vie, jamais elle ne pourrait vraiment leur valoir ne serait-ce qu'un minimum de gratitude. Mais cela ne la tuait pas de dire ces mots chaque matin, elle avait juste l'habitude et les répétait sans émotions. Un peu à la façon d'une machine fabriquée pour servir la race humaine.
Néanmoins, elle découvrit avec surprise qu'il lui avait préparer son petit-déjeuner. Déjà rassit Laï avait recommencé à manger, mais il lui avait demandé ce qu'elle aimait. S'assit à la table en réfléchissant. Elle même ni avait pensé, avant, elle mangé ce qu'on lui disait de manger et c'est tout. Bien que la plupart du temps, elle fut nourrie avec des aliments sans trop de saveurs. Ses anciens maîtres tenaient à ce que la paonne garde un poids idéal pour pouvoir être exposée parfaitement.
Quelque peu déconcertée par la question, elle dit alors en baissant la tête vers la nourriture que lui avait préparé l'humain:

- .....Je ne sais pas.....Je mangerais ce que vous voudrez bien me donner quand vous le voulez.

En n'y réfléchissant c'était assez bizarre, une jeune fille de son âge ne se souvenait même plus goût d'une crème glacée ou bien du chocolat. Se servir dans le frigo? La jeune hybride n'oserait jamais faire une chose pareille même avec son autorisation.
Durant cette semaine elle n'en n'avait pas beaucoup apprit sur lui, à part qu'il était artiste, peut-être qu'elle le verrait peindre un jour? Jamais elle n'avait vu de pinceaux danser sur une toile, pour la simple et bonne raison qu'elle posait d'habitude.
Elle n'était pas proche de son nouveau maître, mais elle avait quand même acceptée de s’asseoir auprès de lui pour manger. Un petit pas? Peut-être pas, la jeune fille avait juste jugé bon de ne pas changer de place par politesse.