one day... [ Kairui Takumi ]

C'était une matinée comme les autres, plutôt froide. Il marchait calmement, comme ça, fixant le chemin sans vraiment le voir. De toute façon il savait que peu importe l'endroit ou il posait les yeux, ces affreuses silhouettes le poursuivraient toujours. Sans compter le visage de son ancien amour continuant de le fixer avec ces yeux inexpressif, alimentant toujours plus cette sensation de remord. Mais on apprenait petit à petit à vivre avec. Il savait que quelque soit les circonstances il n’oubliait jamais vraiment. ça pour occuper toute sa tête elle l'occupait.
Il déambulait donc dans cette ruelle, les mains rougis par le froid enfoncé profondément dans ses poches. Son ventre avait tendance à gargouiller, mais il préférait l'ignorer. Qu'allait-il faire aujourd'hui ? Il n'en savait rien, mais il était en manque, c'est tout ce qu'il savait. sa tête semblait prendre un malin plaisir à le faire souffrir. Tendis qu'un soubresaut le remuait. Il avait subitement envi de se rouler par terre, de crier. Une nouvelle crise tiens. Plus rien ne serait plus pareil. Il se recroquevilla contre un mur, ses oreilles aplatis sur son crâne tendis que ses yeux se fermaient. Si fort qu'il aurait cru ne jamais pouvoir les rouvrir. Il s'était enfermé dans son autre monde. Celui qui se trouvait à des lieux d'ici. Son petit paradis. Sans se rendre compte que des hommes s'étaient emparé de lui, le mettant en cage. Non lui il rêvait. Il n'était qu'un simple courant d'air, libre. Il pouvait secouer les brins d'herbes. il pouvait s'écraser contre les immeubles, déchaîner des tempêtes ! Mais surtout... il était libre.

Il rouvrit des yeux papillonants, une cage... Des barreau. Vous me direz il était aussi enchaîner dans sa tête que en dehors maintenant. Une lumière lui picotait les yeux. On braquait une lampe torche sur lui, tendis qu'il esquissait quelques coups de pattes dans l'espoir que cette lumière destructrice s'en aille. Il préférait ça à son cachot noir et humide, sentant le moisis mais quand même !

"Il n'est pas malade... par contre il me semble assez bizarre..."

Allons bon... Lui ? Bizarre ? Si ils savaient à quel point il l'était ! Mais il n'ouvrit pas la bouche, on lui tendis un verre d'eau. C'est vrai que sa gorge semblait incroyablement sèche. Il se mordit la lèvre avant de glisser ses lèvres sur le rebord du verre, laissant le contenus se glisser dans sa gorge avant de s'adosser à sa cage, les bras croisés, attendant que le temps passe et priant de tout son cœur de ne pas croiser ce cher prof qu'il avait fuit avec tant d'ardeur. Il se mit à chanter, comme il le faisait toujours quand les ombres revenaient à la charge. Il sentait le regard de la jeune femme qu'il avait tué avant de s'enfuir sur lui, celui de celle qu'il avait aimé. Depuis il n'aimait plus les filles... Non leur fragilité faisait trop mal... Il chantait tendis qu'il sentait ces mains répugnantes ramper sur lui, le toucher partout. Oui ces mains étaient dans sa tête, il se savait on le lui avait dit et redit. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux mais il les chassa d'un mouvement rageur. Pleurer... ça ferait plaisir aux fantômes qui le poursuivaient.
Il posa sa tête contre les barreaux frais, observant les allées et venus des gens.

"Qu'est-ce que je peux bien faire ici..."

c'était un petit murmure qui avait passé le barrage de ses lèvres.

- Bonjour toi

Je relevais la tête, surpris qu’on m’adresse la parole. Le monde autour de moi était une succession de flou plus ou moins intense, les effets de cette foutus drogue que j’avais dans les veines, super ! Je ne pus qu’esquisser un mince sourire avant de répondre d’une petite voix.

« Salut vous. »

Je me dépliais comme je le pouvais dans une si petite cage, m’étirant en faisant craquer ma colonne vertébrale. Lorsque je sentis une main sur ma tête je me stoppais net, ça faisait tellement longtemps qu’on ne m’avais pas toucher avec un semblant de tendresse… En fait, depuis qu’elle était morte, depuis que je l’avais tué. Un ronronnement s’échappa doucement de ma gorge, sans que je parvienne à l’arrêter. J’avais envi de pleurer cet amour perdus depuis déjà un ans. Dire que je vivais dans le passé aurait été une bêtise… Mais dire que j’avais tourné la page en aurait aussi été une. Ma tête vint doucement contre les barreaux de métal, doucement, tendis que je murmurais doucement.

« Vous ne devriez pas glisser les mains dans ma cage… Je ne voudrais pas vous faire mal. »

Oui j’étais dangereux, j’étais instable, et m’adopter c’était vraiment jouer avec le feu. Je ne connais rien à la vie, j’ai vécu toute ma vie enfermé dans une cellule… Mes seuls distractions… C’était ELLE et ses lectures… J’avais bien aimé toutes les histoires qu’elle me racontait, sa voix était apaisante… Je me recroquevillais une nouvelle fois sur moi-même. Je voulais pleurer mais aucune larme ne coula, après tout c’était de ma faute si elle était morte… C’était moi qui l’avais tuée non ? D’un coup de patte… Tu ne te rappelle pas Narciss ? Ta patte inhumaine qui s’enfonce dans sa peau de porcelaine ? C’est de ta faute à toi tout seul, tu es la cause de ton propre malheur.

« Pourquoi… »

Un murmure aussi faible que le son du vent dans les branchages, j’espérais bien que personne ne voudrait de moi.. Non personne, je ne voulais plus jamais blesser personne… Je voulais rester dans ma petite bulle, dans mon propre monde à moi.